Qui finance la R&D en France ?
Si l’on se réfère aux statistiques pour l’année 2021 du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche publiées la semaine dernière, sur les 55,5 milliards d’euros (DIRD) dépensés pour des travaux de R&D sur le territoire français, 36,5 milliards proviennent des entreprises (DIRDE) et 19 milliards des administrations (DIRDA). Si l’on inclut les travaux financés à l’étranger, le total grimpe à 58,9 milliards, avec 60% provenant des entreprises (DNRDE) et 40% des administrations (DNRDA).
Les financements publics directs, tels que les contrats et subventions des administrations, ne financent que 10% des dépenses des entreprises, soit 3,7 milliards. Mais à cela s’ajoutent des incitations fiscales comme le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) et les aides aux jeunes entreprises innovantes (JEI). En 2021, 16 300 entreprises ont bénéficié du CIR, pour un total de créances de 6,9 milliards d’euros.
Concernant les dépenses de R&D des administrations, 60% sont couvertes par des dotations budgétaires, 25% de ressources contractuelles, et 15% de ressources propres.
Si l’on se penche sur les dépenses des entreprises, l’industrie manufacturière assume la majeure partie des dépenses (66%), avec un trio de tête stable : industrie automobile, construction aéronautique et spatiale, et industrie pharmaceutique.
Malgré les dépenses substantielles des entreprises, la quasi-totalité des dépenses réalisées pour des travaux externalisés vont vers d’autres entreprises (94%), soulignant l’importance de la collaboration intersectorielle et la marge de progression dans la relation avec le secteur public, car seulement 3% des dépenses sont alloués à des administrations françaises, 2% à des établissements d’enseignement supérieur et 0,4% à des organismes étrangers.
Avec ces chiffres à l’appui, on comprend qu’il n’y a pas qu’un financeur, mais 2, et que la balance ne penche pas complètement d’un côté ou de l’autre comme certains négociateurs veulent le faire croire pour faire monter ou baisser les prix des contrats de R&D public-privé.
Ces chiffres montrent également l’interdépendance de ces acteurs dans la balance du financement et combien une meilleure collaboration public-privé est vitale pour renforcer l’effort de recherche de la France qui se situe actuellement loin derrière des pays tels que la Suède, l’Allemagne, l’Autriche ou la Belgique.
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